La religion dépoussiérée

Par Lou Abadie
Publié le 12 février 2021

Avec Qumran, roman policier métaphysique, Eliette Abécassis entraîne le lecteur dans un univers complexe, à mi-chemin entre l’histoire, la théologie et la géopolitique.

L’un des précieux manuscrits de la mer Morte, découverts en 1947 dans les grottes de Qumran et constitués en partie par des livres de la bible hébraïque, disparaît mystérieusement. Ary, jeune juif religieux, fils d’un archéologue israélien, se retrouve précipité à la recherche du manuscrit volé, dans une enquête jalonnée de cadavres. De cadavres crucifiés. Ceux des savants ou des prêtres qui ont eu entre les mains un de ces manuscrits…

Le rythme est un peu lent au début, mais cela est nécessaire pour comprendre les ressorts de ce récit, et ainsi pouvoir l’apprécier pleinement. Une fois le contexte compris, cette enquête aux enjeux monstrueux est passionnante : il est en effet question de repenser un des évènements fondateurs de nos sociétés, à savoir la création du christianisme et le rôle qu’y a tenu Jésus. Le personnage mène des investigations dans le passé, afin de percer le secret des manuscrits, ainsi que dans le présent, où des personnes bien vivantes décèdent dans d’atroces circonstances. La discipline de l’archéologie est centrale dans ce roman ; elle est appréhendée dans toute sa complexité. Ainsi, en révélant ce qu’il s’est produit des siècles plus tôt, ce sont les temps actuels qui se trouvent perturbés, par la multiplicité des intérêts qui s’affrontent, constituant autant de groupes de pressions sur les archéologues. Ce premier roman d’Eliette Abécassis est à découvrir de toute urgence, pour embarquer dans un voyage au travers des siècles ainsi que dans les méandres de la conscience humaine.

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