Escapade à l’Asinerie Francilianes
Par Mina Miedema et Madeleine Gerber
Publié le 6 octobre 2023
Photos ©Mina Miedema, ©Madeleine Gerber
Pour les Journées du patrimoine 2023, Mina et Madeleine s’en vont à la découverte de l’Asinerie Francilianes. Ce qui part d’une blague devient une véritable expérience du vivant à Chennevières-sur-Marne.
En parcourant internet à la recherche d’une visite pour les Journées du patrimoine, nous sommes vite lassées par la redondance des musées, châteaux et autres lieux vus et revus d’Île de France. Chaque année, les grandes villes, Paris en tête, nous ressortent les mêmes idées du placard, les bâtiments « exceptionnellement » ouverts au public, les performances dans des lieux que l’on a déjà visité maintes fois etc. Bref, rien qui ne sorte de l’ordinaire. Rien qui ne titille notre curiosité. Quand soudain, à la fin d’une liste interminable, nous tombons sur l’Asinerie francilianes.
Un autre patrimoâne
La description du programme de ces portes-ouvertes nous fait sourire. Présentation des ânes, traite des ânesses, exposition sur les ânes, jeux sur les ânes, boutique sur le thème de l’âne ; on sait à quoi s’attendre. Il ne nous en faut pas plus pour réaliser que nous tenons l’article du siècle.
Le trajet s’avère dépaysant pour les étudiantes parisiennes que nous sommes. Le temps pour nous de tester les différents moyens de transport du Val-de-Marne, passant de la délicieuse gare de Champigny, au bus qui nous livre un tour pittoresque de la ville. Grâce à Google Maps, nous atterrissons à bon port, dans ce petit écrin de verdure, non loin d’une zone commerciale.
Rencontre sans ânicroche
Malheur ! Nous arrivons trop tard pour assister à la traite des ânesses. Il faudra donc patienter jusqu’à 14h, ce qui n’est pas cher payé pour détenir un tel scoop. Nous pouvons toutefois nous consoler en goûtant à ce précieux nectar, ressemblant étrangement à du lait végétal, exception faite de son prix excessif, qui ferait fuir le plus hardi client de Naturalia. Mina n’est pas convaincue par la dégustation. Elle l’est beaucoup plus par Nouméa, petit âne dont la frange d’adolescent prépubère barre la moitié du visage. On le confondrait presque avec une peluche, s’il n’était pas toujours à fureter dans le derrière de ses congénères.
Nous faisons la connaissance de l’éleveuse, aussi férue de jeux de mots que nous. Cette ferme biologique, baptisée avec humour Asinerie Francilianes abrite des ânes aux noms tout aussi extravagants comme Vanille ou Végane. Décidant de laisser parler l’enfant qui sommeille en elle, Madeleine participe avec joie au brossage du pelage des animaux. D’une gentillesse et d’une tranquillité à toute épreuve, iels nous font même le plaisir de sourire à la caméra.
Un espace d’exposition permet d’en apprendre davantage sur nos ami.es les ânes. Nous apprenons donc qu’iels passent 16h de la journée à manger, voient plus de nuances de vert que nous et peuvent supporter des températures allant de 50°C à -30°C. Nos allié·es de demain pour le changement climatique assurément. Dernière information et pas des moindres, qui saura impressionner vos ami·es en dîner mondain : au XVIIIe siècle, Georges Washington demanda à Louis XVI des ânes pour en faire des mules aux Amériques. Après s’être cultivées, nous nous affrontons lors d’une partie de ®Bourricot qui met nos nerfs à rude épreuve.
Vague à l’âne
« Un âne qui a sucé des cailloux a assez mangé » dit le dicton. La roche sur place, n’étant pas assez nutritive, nous nous rabattons sur des sandwichs, des chips et des boissons trop sucrées, que nous dégustons dans le parc avoisinant.
Sans nous en rendre compte, il est déjà l’heure de la traite. Le lait des ânesses nous appelle. Nous nous mettons en quête de l’or blanc et arrivons cette fois juste à temps. Sous les yeux d’un public attentif, le liquide sort du pis de l’ânesse en un jet qui nous émeut davantage que les fontaines de Versailles.
Souhaitant éviter la iencli, nous coupons court à notre phase d’admiration béate pour nous ruer dans la boutique souvenir. Nous y ressortons avec un grand sourire et le porte-monnaie vide. Une telle expérience mérite bien d’être immortalisée par des cartes postales à l’esthétique approximative mais chargée de souvenirs.
Si vous aussi souhaitez vivre cette expérience, de nouvelles portes ouvertes seront organisées le week-end du 14 au 15 octobre. Foncez, vous n’allez pas être déçu·es du voyage !