But aren’t you scared?
Par Isabel Salter
Illustration IA Canva (description : un ordinateur avec trois bras, le premier bras fait une peinture sur une toile, le deuxième bras tient un saxophone, le troisième bras écrit un texte sur une feuille)
Publié le 7 décembre 2023
It’s the third time in the span of a month that I’ve started the subject of Chat GPT alongside a beer. I sound desperate but I don’t care, frantically trying to connect individual feelings of hopelessness in order to create some sort of togetherness in the face of an apocalypse.
The world as we know it is about to end.
I finish my externalized thought pattern and allow my eyes to wander around the table, hoping to meet the same kind of desperation. Instead I am met with smiles. It seems like it is possible to divide the reactions to this untangleable tool that is doomed to change our habits forever into three different categories.
First approach, you are blessed with your own ignorance. Needless to say, people with this blunt approach seem to do it based on disknowledge. You don’t really follow the news or listen to the teachers when they warn us about ever daring to use the tool for homework.
The second option, you are scared. Either of the unknown final destination that AI (artificial intelligence) is leading us to or from the dystopian conclusion that you have extracted from your own thought patterns. Whatever the reason, it’s sure that you don’t like your conclusion, painting pictures in your head of the end of all imagination and whatever credentials that goes along with it.
For the time being, this is where I land, visualizing robots wandering the streets doing our jobs better than ourselves.
But then, is that so bad? The final approach, calmness. Why work against something you can’t control? Technology has led us to discover fantastic things before so why shouldn’t it be the same thing this time around. I hope to land here one day. Ignoring the thoughts in my head saying that this time, really, it’s different.
Chat GPT is a free artificial intelligence tool launched about a year ago by OpenAI which is a research laboratory backed up by Microsoft and no one else but the man of the hour, the minute (and can you say by the second?) Elon Musk. This is the first AI tool that has reached worldwide fame, because of its humanlike abilities to create all kinds of different things and answering questions better than most humans.
AI is a powerful tool that diminishes social inequality by making subjects more attainable for everyone. We are able to jump social boundaries that before were not possible, making it write personalized CVs or application letters with such ease that the Ivy Leagues will find themselves questioning how they’ve never heard of your last name before.
AI can also be used to our great advantage in executing the tasks that we no longer want or need to do. The administrative or repetitive work that we don’t appreciate can now be dismissed, humans can put more of their energy towards what they really enjoy, kind of like a spinning Jenny 2.0.
But there are also scary downsides.
AI can imply that there is not the same need for human creativity. For now, the huge difference between humans and the machine is reduced to intentions. So far, there must still be someone behind the project pressing on the right buttons and leading the way. But what happens when this changes. When robots create and understand our thoughts and feelings better than ourselves, then what? Lately, I’ve had the constant image in my head of a snowball rolling down a hill at full speed and just getting bigger and bigger by the second.
Apart from the negative aspects the fear of new technology is nothing new and research around AI has been going on since the 90s. I cringe by the thought of all the times I have smirked towards the conservative people that got scared by the computer, laughing at those that thought that the keyboard will substitute the written word. But here I am, finding myself doing the exact same thing.
Perhaps the quest should be about striving to surpass our own narcissism and understand that this time, really, it is not going to be that different from before. Machines are created by humans and humans are different in all their glory and stink hence try to leave your irrational and small-minded fear behind. Maybe, try thinking a little more like a machine.
***TRADUCTION***
Mais tu n’as pas peur?
C’est la troisième fois en l’espace d’un mois que j’ai lancé le sujet de chat gpt autour d’une bière. Je semble désespérée, mais je m’en fiche, essayant frénétiquement de connecter les sentiments individuels de désespoir pour créer une sorte d’ensemble face à une apocalypse.
Le monde tel que nous le connaissons est sur le point de s’effondrer.
Je termine ma réflexion et laisse mes yeux errer autour de la table, espérant rencontrer le même genre de désespoir. Au lieu de cela, je suis accueillie par des sourires. Il semble possible de diviser les réactions à cet outil inextricable, voué à changer nos habitudes à jamais, en trois catégories différentes.
Première approche, tu es béni·e par ton ignorance. Inutile de dire que les gens adoptant cette approche brutale semblent le faire par méconnaissance. Tu ne suis pas vraiment les actualités ou n’écoutes pas les enseignant·es quand iels nous l’interdisent pour les devoirs.
Deuxième option, tu as peur. Soit de la destination finale inconnue à laquelle l’IA (intelligence artificielle) nous mène, soit de la conclusion dystopique que tu as tirée de tes propres schémas de pensée. Quelle que soit la raison, il est sûr que tu n’aimes pas ta conclusion, imaginant la fin de toute imagination et de toutes les qualifications qui l’accompagnent.
Pour le moment, c’est là que j’atterris, visualisant des robots déambulant dans les rues, faisant mieux notre travail que nous-mêmes.
Mais alors, est-ce si mal? La dernière approche, le calme. Pourquoi lutter contre quelque chose que tu ne peux pas contrôler? La technologie nous a déjà permis de découvrir des choses fantastiques, alors pourquoi ne serait-ce pas la même chose cette fois-ci? J’espère atterrir ici un jour, ignorant les pensées dans ma tête disant que cette fois-ci, c’est vraiment différent.
Chat GPT est un outil d’intelligence artificielle gratuit lancé il y a environ un an par OpenAI, un laboratoire de recherche soutenu par Microsoft et nul autre que l’homme de l’heure, de la minute (et peut-on dire de la seconde?) Elon Musk. Il s’agit du premier outil d’IA qui a atteint une renommée mondiale en raison de ses capacités humaines à créer toutes sortes de choses différentes et à répondre aux questions mieux que la plupart des humain·es.
L’IA est un outil puissant qui diminue les inégalités sociales en rendant les sujets plus accessibles à tous. Nous sommes capables de franchir des limites sociales qui n’étaient pas possibles auparavant, écrire des CV ou des lettres de motivation personnalisées avec une telle facilité que les Ivy Leagues se demanderont comment elles n’ont jamais entendu parler de votre nom de famille.
L’IA peut également être utilisée à notre grand avantage pour accomplir les tâches que nous ne voulons ou n’avons plus besoin de faire. Le travail administratif ou répétitif que nous n’apprécions pas peut maintenant être écarté, permettant aux humain·es de consacrer plus d’énergie à ce qu’iels aiment vraiment, un peu comme une Spinning Jenny 2.0.
Mais il y a aussi des aspects effrayants.
L’IA peut impliquer qu’il n’y a pas le même besoin de créativité humaine. Pour l’instant, la grande différence entre les humain·es et la machine se réduit aux intentions. Jusqu’à présent, il doit encore y avoir quelqu’un derrière le projet appuyant sur les bons boutons et montrant la voie. Mais que se passe-t-il quand cela change? Lorsque les robots créent et comprennent nos pensées et nos sentiments mieux que nous-mêmes, alors quoi? Récemment, j’ai eu l’image constante dans ma tête d’une boule de neige roulant à toute vitesse et grossissant de plus en plus à chaque seconde.
Outre les aspects négatifs, la peur de la nouvelle technologie n’est rien de nouveau et la recherche sur l’IA se poursuit depuis les années 90. Je frissonne à la pensée de toutes les fois où j’ai souri aux personnes conservatrices effrayées par l’ordinateur, me moquant de ceux qui pensaient que le clavier remplacerait le mot écrit. Mais me voici, me retrouvant à faire exactement la même chose.
Peut-être que la quête devrait consister à s’efforcer de surpasser notre propre narcissisme et comprendre que cette fois-ci, vraiment, ce ne sera pas si différent de la précédente. Les machines sont créées par les humain·es et les humain·es sont différent·es dans toute leur gloire et leur puanteur, alors essayez de laisser derrière vous votre peur irrationnelle et étroite d’esprit. Peut-être, essayez de penser un peu plus comme une machine.